Le dragon des mers!

Je suis Rita . Mes parents m’ont abandonnée au bord de la route. Je m’en rappelle très bien. J’ai déniché une vieille maison hantée ou du moins c’est ce que raconte la légende…

Je vais vous la raconter :

Il y a bien longtemps, en plein cœur de l’océan, habitait Taibi, une déesse d’une délicatesse incroyable. Ses mouvements étaient fluides comme l’eau d’un lac. Mais malheureusement , le dragon des mers a détruit entièrement l’océan et Taibi y a perdu la vie. On raconte également que le dragon des mers avait un pouvoir digne de ce nom : il pouvait se transformer en humain. Ainsi , il pouvait retourner sur terre à tout moment mais aucun humain ne savait qui était le dragon des mers. Et devinez où vivait ce dragon ? Bien sûr , il vivait dans la maison où je suis maintenant, à l’instant même où je vous raconte cette histoire. Depuis ce jour, le dragon a été tué mais il rôde encore dans la maison tel un fantôme !

En général, moi je ne crois jamais à ces stupides histoires! Mais en revanche, là, je dois me préparer à ce que le fantôme dragon des mers pourrait me faire .

Des fois, la nuit, lorsque je m’apprête à dormir j’entends un ou deux petits craquements du plancher ou encore des portes qui claquent et qui se referment toutes seules.

Aujourd’hui je décide d’en savoir un peu plus sur le dragon des mers. Je prends mon sac à dos ainsi que de quoi boire, manger et me repérer.

Avant de partir , je marche sans faire exprès sur une plaque du plancher et celle-ci fait un bruit. Je m’abaisse doucement et la soulève. J’y vois une carte que je déroule. Dessus, il est écrit : « Vous pouvez toujours essayer de me trouver… Un endroit où il faut chercher, c’est dans le petit creux« .

« Le petit creux », ça ne veut rien dire ! Le petit creux comme … euh .. le resto !

C’est parti ! Je descends alors les 113 marches de la maison pour arriver enfin au rez-de-chaussée. Là, j’ouvre le grand portail pour voir la lumière du jour. Je descends la rue Saint-Paul ensuite, je tourne à droite puis, je prends la deuxième à gauche .

Ca y est , j’y suis.

Je m’approche de la petite porte en verre de la brasserie et j’entre .

Bonjour , pouvez-vous m’indiquer les toilettes s’il vous plait ?
Oui bien sûr , tout droit à droite, répond la serveuse.

Une fois dans les toilettes , je déplie la carte et une goutte d’eau tombe dessus .

Mais oui , évidement ! Ce n’est pas le resto petit creux mais le creux de l’eau !

Je traverse le restaurant et dis :

Au revoir madame.
A bientôt, dit-elle .

Mais, avant de sortir, un homme abaisse délicatement ses lunettes et me fait un clein d’œil. Cet homme ressemble comme deux gouttes deux à mon père. Discrètement, cet homme me suit. Je fais donc comme si je ne l’avais pas vu mais soudain … il me prend par le bras et me dit :

Pourquoi tu m’as regardé comme ça … Rita ?
Parce que vous ressemblez comme deux gouttes d’eaux à mon père ! Et puis, comment savez-vous que je m’appelle Rita ?
Parce que je suis ton père ! Voilà pourquoi ! dit … mon père du coup .
Mon père ?!
Oui, ton père !
Ce n’est pas possible, je ne vous crois pas. En plus, un père qui a abandonné sa fille et qui après la retrouve, c’est un peu louche.
Louche ? dit l’homme .
Oui « louche » c’est une expression dans le langage ado .
Ado ?
Euh .. oui .. « ado » … adolescent, quoi, dis-je choquée qu’il ne connaisse pas ces mots.

Ensuite l’homme s’arrête et m’explique :

Ecoute Rita , c’est ta mère qui voulait t’abandonner mais moi pas une seule seconde je n’ai voulu t’abandonner .
Ah bon ?
Oui et d’ailleurs, après, ta mère et moi nous ..
Vous avez quoi ? Trucidé un chat ? Coupé une oie en petits dés ? Fait un autre enfant ? Divorcé ? Non mais sans blague !
Ta mère et moi avons divorcé, oui .
Pardon ?! merci !

Mon père est désolé puis il me demande ce que je fais ici et je lui raconte mon histoire. Il veut ensuite m’aider pour aller jusqu’au creux de la mer.

Nous y allons en bateau et là, nous voyons … une bouteille à la mer. Je l’attrape.

Ouvre-là ! dit mon père.
Bien-sûr que je l’ouvre ! dis-je .

Puis, je lis ce qu’il est écrit : « Dans la maison la plus coriace , j’y vis. Mais attention, il y a des fantômes ! Et en plus, qui voudrait aller dans la maison la plus effrayante de Forest Lodge ? »

Houw , crie papa , ça fait peur ! Mais il n’a pas tort, la maison la plus effrayante , ça fou les jetons !
Papa , je vis dans la maison le plus effrayante !
Euh .. ok !

On se rend alors dans ma maison. Je me rappelle de la planche du parquet et reprend la carte. Dessus il est marqué : « Je suis là , dans l’air et je suis autour de vous ; alors pitié , tuez-moi ! »

Je le lis à mon père et il trouve ça tout autant stupide que moi.

Soudain, il y a une grosse pouffée d’air qui fait envoler les tentures et une voix nous dit : « allez , tuez-moi ! qu’attendez-vous ?! »

Bon , d’accord , on doit le tuer ! dit papa .
Euh ok , puisque tu le dis.

Papa sort son épée très bizarre et fait des gestes dans l’air pour tuer le dragon des mers.

Soudain, la maison se nettoie automatiquement et des fleurs apparaissent elles aussi.

La maison hantée est devenue un palais royal !

Mais bien sûr , le dragon des mers devait être tué pour le bien de Forest Lodge ! Donc le dragon des mers n’était pas méchant ! Il voulait qu’on le tue ! dis-je.
Mais oui !

Et c’est ainsi que mon père et moi vécûmes heureux dans notre vieille demeure fleurie et joyeuse !

The end !